Patrimoine historique

Bienvenue dans le charmant petit village de Boisset et Gaujac, situé dans le piémont cévenol, à 11 Kms d’Alès.Collines boisées et vallons cultivés s’y succèdent en courbes douces. L’habitat très dispersé est une des caractéristiques de ce village.Boisset porte des vestiges vieux parfois de plusieurs siècles : Oppidum et voie romaine ; Château de Lascours (XVI ème), remanié au XIX ème ;Ancienne église Notre-Dame de Gaujac, d’origine romane, incendiée en 1703.Au Moyen-Âge, Boisset et Gaujac dépendait de la viguerie d’Anduze, du diocèse d’Alès et de la sénéchaussée de Nîmes et Beaucaire.

Au cœur du Gard, la commune de Boisset et Gaujac est constituée de l’ancienne « Parochia de buxetis », la paroisse des bois de buis, et de « Gauiacum », du nom du propriétaire romain Gaudius, au 1er siècle après Jésus- Christ.

Le village arbore comme un symbole, sur les armes de la cité, trois pieds de buis, comme ceux qui couvrent les collines environnantes. C’est un village très vivant avec, toutefois, des vestiges de l’église St Saturnin et de l’ancien château de Montvaillant, cachés sous les strates du temps. Le Temple, ou la Chapelle romane de Gaujac (domaine des Amandiers), inscrite aux monuments historiques, se devinent seulement en arpentant ses chemins, et le grand Domaine de Lascours, une des perles de la Gardonnen que, est longtemps resté un jardin secret.

L’existence de deux paroisses très anciennes est attestée de façon irréfutable. Des restes gallo-romains de tuiles ou de poteries ainsi que des vestiges d’une voie romaine ont été retrouvés sur le site de Boisset, dont l’origine du nom paraît venir du buis qui couvre les collines. D’autre part, on sait qu’en 719, les Sarrazins y sont passés.

Gaujac, sous la forme « Ganiacum », nom qui a évolué jusqu’à « Gaujac » au cours des siècles, est mentionné en 1060 dans des documents religieux.

Ce n’est qu’en 1790 que Monsieur De Lascours, aide de camp de La Fayette, présente la décision du Conseil de la Constitution : les deux paroisses doivent s’unir pour ne former qu’une commune « Boisset et Gaujac ».

Histoire du Domaine de Lascours

Lascours, là où les eaux courent, apparaît comme une oasis de verdure, sur la rive gauche du Gardon, de part et d’autre de l’antique chemin de la Draille. La route de la Draille, au pied du camp romain de Camp Galhan, n’est autre que l’ancienne voie romaine, au parcours inchangé, qui traverse la propriété du nord au sud. Seul le gué a laissé place au grand Pont de Lézan dans les années 1930.

Dès le 1er siècle, une vaste villa gallo-romaine s’élève sur le site de Valabiac. De simples fouilles de surface ont mis à jour de nombreuses pièces romaines, tessons de poteries, plaques et boucles de ceintures en bronze…

Le site fut ensuite cultivé par des moines avant de devenir une seigneurerie aux mains de la puissante famille des Bermond d’Anduze, Raimbaud de Sauve et Collias, se perpétuant par descendance directe aux barons de Lascours. Des Comtes de Chaponay aux Princes de Croÿ, les noms changent par les femmes, souvent à la tête de ce domaine, mais c’est une même lignée, qui encore aujourd’hui, habite et cultive cette terre :

A l’Est, Pierre de Bernis-Clavière, succédant depuis 2017 à sa mère et sa grand-mère, redynamise la vaste propriété viticole et forestière, l’irrigue et la replante en vignes, noyers, et cultures céréalières. Cela permet le développement d’activités respectueuses du site, dont une chasse, mais aussi un golf longeant le Gardon.

A l’Ouest, une campagne de travaux de sauvetage et de restauration des châteaux et parc botanique a été entamée depuis 2014, à l’initiative des propriétaires, Bertrand de Latour et Pierre-Alain Challier, natif de Ribaute, afin de créer un grand projet culturel pour la région, reliant Art et Nature.

Ensemble, ils ont à cœur de protéger le domaine de Lascours dans son intégrité originelle.

Le temple

En 1851, la population de la commune s’élève à 431 habitants. Les protestants de la commune, dépourvus de lieu de culte, se réunissent dans les champs ! Ils réclament depuis longtemps la construction d’un temple.

La décision de le construire est prise le 15 décembre 1850 par le conseil municipal, au motif suivant : « afin de faire cesser l’inconvénient qui résulte pour les fidèles de se réunir en plein champ et de s’exposer ainsi à l’intempérie des saisons ou bien à ne pas pouvoir célébrer le service divin, lorsqu’il fait trop mauvais temps…».

Le terrain choisi a pour avantages d’avoir à proximité une source d’eau, deux fours à chaud et des pierres. Il est acheté le 22 juin 1851 pour un montant de 60 francs.

Le devis chiffre le coût de la construction à 5 450 francs. Les protestants de Boisset et Gaujac apportent 2 224 Francs, la commune promet 600 francs (vente d’une coupe de bois). Le Consistoire d’Anduze, qui n’a pas de disponibilités, demande une aide au Gouvernement. Celle-ci sera accordée à hauteur de 2 500 francs.

En 1880, Boisset compte 581 habitants. Le temple est trop petit. Il est donc agrandi par la construction d’un tambour et de tribunes.

Le temple sert aujourd’hui encore à la célébration dominicale du culte protestant et d’animations culturelles (concerts, expositions).

Église Romane de Gaujac – Notre Dame des Amandiers

L’abbaye romane de Gaujac est édifiée dès le 10 décembre 1156 (Bulle du pape Adrien IV) et prendra le nom de « Ecclesia Sanctae Mariae de Ganiaco cum villa ». Possession de l’évêque de Nîmes, elle abritera deux ordres religieux, les bénédictins et les clunisiens. 

Le 7 mai 1637, le Prieuré de Ligaugac (aujourd’hui détruit) est réuni à Notre Dame de Gaujac. Les armoiries seront d’azur à un flambeau d’or enflammé de gueules. 

La seigneurie de Boisset, faisant partie de la Comté d’Alès, appartenait à Pierre de Bermond II d’Anduze (1219). 

Ses domaines sont aliénés en 1344 en faveur du dauphin de Viennois Humbert, et vendus en 1345 à Guillaume Rogier, Comte de Beaufort et frère du pape français Clément VI. 

Le pape inféode en 1542 en faveur du sieur Claude Delaporte, marchand d’Anduze, vassal du Comte de Beaufort. 

De 1561 à 1671, se succédèrent plusieurs prieurs : Guillaume Jallaguier puis Claude Jallaguier, Pierre Boulay, Michel Poujoulas, Julien Le Cosme, André Lebreton qui connut le bénéfice de l’union de Gaujac et Ligaujac en 1637 ; puis Bernoudin Abrachy, sous-diacre du diocèse de Mende. 

Le 27 juillet 1671, il meurt et se fait remplacer par Aphrodise Joseph de Maltrait. Ce dernier confie la paroisse au curé Dhéran. 

L’abbaye de Gaujac est réparée en 1670. Les archives racontent que le 7 juillet 1676, le curé Antoine Esperandieu recevait la visite d’un délégué épiscopal, Monsieur de Georges de Laugnac. 

Ce dernier ordonna de faire des fonds baptismaux fermant à clefs, de rétablir la porte de l’église avec une bonne serrure, de consolider l’arc de voûte, de boucher les trous des murailles, de réparer le pavé, d’arranger la cloche, de clore le cimetière et d’y placer une croix au milieu, de fournir un confessionnal, une chaire à prêcher, un bénitier à l’entrée de l’église et une balustrade pour séparer le chœur de la nef. 

Le curé Antoine Espérandieu qui s’y était installé en 1676 est contraint à l’exil suite à la mise à sac et à feu de son église par les huguenots. 

Jacques Isoard, sous diacre du diocèse d’Arles, prit possession le 15 août 1679, et ce durant 47 ans. 

Il reçut la visite de Monsieur de Saulx, premier évêque d’Alais le 21 juin 1688. 

Il vit son église incendiée par les camisards en janvier 1703 et la reconstruisit.

Le 19 juin 1737, Aimé Puech lui succède. 

En 1738, Monseigneur d’Avejan vient visiter les lieux ; la paroisse comptait 175 âmes. 

Elle sera reconstruite en 1789 qui donnera la liberté de culte mais vendue comme bien national et transformée en bâtiment agricole. Se succèdent ensuite les prieurs François Tessier, Christophe-François-Claude Chevalier et Antoine-François Pignols, prêtre constitutionnel qui se rétractera. 

Architecture

Sur la chapelle s’appuient les corps de bâtiments du prieuré. 

Construit en pierre de taille, et en forme de croix latine, l’édifice possède une nef voutée de 6 mètres de haut et une abside au fond. 

La longueur totale est de 18m20, la largeur de la nef est de 6 m. 

L’abside qui forme le chœur a 2m20 de profondeur. 

Ses murs sont soutenus à l’extérieur par des contreforts sans décoration. 

La nef est composée de deux travées avec arcs de décharge voutées en berceau. 

La porte principale est nue, formant deux ressauts, son archivolte est divisée en deux parties de plus en plus élevées. 

Les fenêtres sont percées dans chaque absidiole, dans le mur latéral sud de la nef et à l’abside et une au-dessus de l’entrée, à l’ouest près du sommet. 

Le croisillon sud est éclairé d’une fenêtre ouverte sur le mur du fond. 

Une particularité, c’est la présence de tortues sculptée au bas des piliers (peut-être un symbole catholique issu de la Catalogne). 

Les restes d’armoiries subsistent sur la paroi à droite de l’entrée. 

Lors de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, au début du XXème siècle, le domaine et l’abbaye sont rachetés par la famille André. 

La famille Bernabeu acquiert le domaine en 1962. 

Une voie romaine passait dans le parc de l’église et près d’un puits bouché en 1970. A partir de 1994, Adrian Asper-Ragan restaure la propriété. 

L’église et l’escalier extérieur à double volée courbe sont classés aux monuments historiques le 18 mai 1998. 

Notre Dame du Colombier prendra le nom de Notre Dame des Amandiers avec les propriétaires actuels, la famille Lions ; l’ensemble du domaine est devenu une maison d’hôtes pouvant accueillir des particuliers, des réunions de famille, des stages, des séminaires et des concerts.

Le 21 juin 1790, le maréchal Pierre de Lascours, aide de camp de La Fayette, présente la décision du conseil de la Constitution que les trois communautés de LIGAUJAC, GAUJAC et BOISSET ne formeront qu’une seule commune : BOISSET ET GAUJAC. 

Bibliographie

• Archives départementales du Gard
• L’élan des Cévennes (2012)
• Mémoire de Ghyslaine Bernabeu (Maîtrise en histoire de l’art et de l’archéologie – Université Paul Valery – Montpellier)

Le château de Montvaillant

Lorsque de la route, on l’aperçoit au milieu du parc, on n’imagine pas quelle longue histoire, pleine de rebondissements, il pourrait nous raconter.

Les archives – mémoire des temps anciens – nous rapportent qu’en 1219 existait déjà une seigneurie de Boisset qui appartenait à Pierre de Bermond II d’Anduze.

En 1243, le roi Saint-Louis, pour une raison qu’on ignore, en fait don au Sénéchal de Beaucaire et cette terre, avec d’autres, est incorporée dans les domaines de la Comté d’Alès qui, en 1345, sont vendus au Comte de Beaufort, frère du pape Clément VI. Le domaine reste dans cette famille durant deux siècles puis, en 1542, est confié au Sieur Claude Delaporte, marchand d’Anduze, qui demeure le vassal du Comte de Beaufort et devra, ainsi que ses successeurs, payer chaque année à la Saint-André, une somme de 10 sols tenue à la main, et, deux genoux à terre, sans porter épée, en faire hommage aux Comtes d’Alès. Cette cérémonie a effectivement perduré puisque en 1634, le fils d’Auban et Catherine Delaporte, noble Jean de Petit, Seigneur de Boisset, rend hommage à la Comtesse d’Alès, Charlotte de Montmorency

En 1736, ses descendants cèdent la Seigneurie de Boisset à Louis Flavard, avocat au parlement et habitant Anduze, qui laisse son bien à sa veuve, Marie de Boisset pendant la révolution. Il meurt le 17 vendémiaire au XII (9 octobre 1805). Ses fils Pierre-Paul Ijean et César Ijean se partagent la succession le 24 octobre 1814. En 1822, Pierre-Paul vend sa propriété à Michel Montaud, maire de Boisset. A sa mort, en 1848, M. Montaud laissait deux enfants. Marie-louise Tirza, mariée le 29 janvier 1826 à Jean-Pierre Eugène Rieu de Montvaillant et Désiré Montaud.

Un arrangement de famille attribuait la propriété à Mme de Montvaillant. Le nom de Montvaillant apparaît déjà à Florac en 1579, alors vivait en ce lieu Jean de Castel, sieur de Montvaillant, il existe toujours un château de Montvaillant à la Salle Prunet, hameau voisin de Florac. C’est un « Rieu », avocat à l’époque de Louis XV qui a acheté le titre à un de ses descendants. La famille Rieu de Montvaillant était connue à Anduze et Mialet. La porte du château porte encore de nos jours ses armoiries « Des gueules ¹ à trois lances d’or en pal ² sommées de trois besants ³ de même ».

J. P. Rieu de Montvaillant était magistrat, conseiller à la Cour de Nîmes, et en même temps un artiste, épris de peinture où il excellait. Son fils, avocat au barreau de Paris, fut maire de Boisset et Gaujac. Ancien condisciple de Mistral, il était connu par son œuvre poétique. Il décède à 79 ans en 1906 et son fils Alfred hérite du château qu’il vend, pour payer ses dettes en 1932 à un pasteur retraité, Monsieur Brunel, qui, à son tour le cède en novembre 1940 à Monsieur Elie Cohen.

Le château, devenu Maison d’Enfants, servit pendant la guerre de lieu de passage et de refuge à de nombreux enfants juifs puis, une association d’Avignon en fit une colonie de vacances.

En 1948, la confédération du Gard des Anciens Combattants et victimes de la guerre achète la propriété et en fait une maison de repos ouverte en 1952. Elle est rachetée en 1997 par les Œuvres et Institutions des Diaconesses de Reuilly (O.I.D.R.) qui y installe une Maison Spécialisée dans l’accueil des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Concrètement, en ce qui concerne les bâtiments, une échauguette visible à l’angle ouest nous rappelle que cette demeure a une très ancienne histoire.

Eglise Saint Saturnin

L’église Saint Saturnin est située à 1 km au nord-ouest de Notre Dame du Colombier.

Elle a été construite à la même époque que Sainte Baudile de Tornac.

On distingue encore au sud de l’abside, deux tympans en demi-lune et un modillon à pan coupé qui recevait les arcatures latérales encadrant un tympan monolithe.

Tandis que l’arcature centrale bien plus large circonscrit plusieurs rangées d’assises.

On remarque aussi leurs sommiers communs en demi-mitre et les modillons en bec de sifflet sur lesquels ils s’appuient.

Ce décor s’approche de celui de l’église clunisienne de Saint André de Cruzières.

Le monastère Saint Etienne de Tornac où habitait autrefois treize moines, puis quinze lorsque les deux moines qui demeuraient à Boisset furent rattachés à leur maison mère.

L’église est noyée dans d’autres bâtiments. Elle est assez mutilée et sert d’entrepôt et de grenier. Aujourd’hui propriété de la famille Bezut.

Alès Agglomération

La commune de Boisset-et-Gaujac fait partie des 72 communes d’Alès Agglomération.

La commune se situe dans la deuxième couronne de la ville d’Alès.
Avec ses 72 communes, Alès Agglomération possède un territoire riche et très diversifié.

Vous pouvez le découvrir en cliquant sur le lien : www.ales.fr

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